Ile de la Réunion: anciennes variétés




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Ci dessous des recherches sur les anciens documents qui parlent de variétés de cocotier de l'île de la réunion.

1863
L'arbre dont parle Flacourt est probablement un de ceux d'où sont provenus les cocotiers les plus répandus à la Réunion, lesquels appartiennent tous à l'espèce décrite par Linné; leurs fruits sont généralement connus sous le nom de cocos blancs; quant ceux désignés vulgairement sous les noms de cocos roses et de cocos bleus, tirés de la couleur que présentent les fibres du péricarpe lorsque le fruit est fraîchement coupé, ce ne sont que des variétés de l'esDocteur Coquorel, 
Discours lu en séance publique le 16 août 1863.
C'est aussi comme variétés de la même espèce que nous pouvons
considérer, malgré des différences de caractères ne portant guère que sur le fruit, le cocotier Nicobar et le cocotier dit des Seychelles; le premier produit un fruit volumineux', de forme oblonde, deux ou trois fois plus gros que celui du cocotier commun et généralement connu sous le nom de coco sept-verres; le cocotier des Seychelles fournit le précieux coco à coprahs dont nous parlerons plus loin. Citons enfin, pour ne rien omettre, une variété de l'espèce bien connue à la Réunion sous le nom de cocotiers nain, dont le tronc ne s'élève guère à plus de 2 ou 3 mètres au-dessus du sol.
Usagers. Toutes les parties du cocotier sont également utiles;
aussi cet arbre a-t-il été surnommé le.roi des végétaux, et pour les peuples qui habitent la plupart des îles de la Polynésie, il remplace en quelque sorte toutes les autres productions de la nature.
Qui ne connaît en effet les usages aussi nombreux que variés

Titre : Revue des sociétés savantes / publiée sous les auspices du Ministère de l'instruction publique et des cultes. Sciences mathématiques, physiques et naturelles
Auteur : France. Ministère de l'instruction publique
Éditeur : P Dupont (Paris)
Date d'édition : 1873
Type : texte
Type : publication en série imprimée
Langue : Français
Format : application/pdf
Description : 1873 (SER2,T7).
Droits : domaine public
Identifiant : ark:/12148/bpt6k202296x
Source : Bibliothèque nationale de France
Relation : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858832t
Relation : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32858832t/date

Rien de plus beau, écrit à ce sujet Bory dé Saint-Vincent, rien de plus étrange que l'aspect à vol d'oiseau de la cime ondoyante de ces arbres. Du Alai°abou 4, le fond du bassin présente une nappe de verdure composée de longs panaches verts qui s'agitent mollement, en se confondant et s'aliandonnant ix la direction des vents,»

Propriétés hygiéniques. Les jugements qui ont été portés sur les propriétés hygiéniques du coco sont très-variés les uns le considèrent comme incapable de nuire; les autres, au contraire, l'accusent de méfaits dont, si nous en croyons notre expérience personnelle, il est tout à fait innocent. M, Celle va jusqu'à .dire que, dans les pays chauds et humides (c'est-à-dire dans les conditions où la navigation place d'ordinaire les bâtiments), boire un verre de lait de coco et aller se promener sur le bord d'un marais est un moyen presque assuré de contracter la fièvre intermittente. Lionel Wafer rapporte que, dans une relâche, les matelots abattirent un grand nombre de cocotiers et burent une quantité prodigieuse de lait de coco. «Leur sang en.fut si glacé et leurs nerfs si engourdis, dit cet auteur, qu'ils ne pouvaient ni marcher ni se tenir debout; ils n'eussent pas même pu revenir à bord de leurs vaisseaux si leurs camarades ne les eussent aidés, et ils ne revinrent de cet état qu'au bout de quatre à cinq jours.» Ces accidents nous paraissent difficiles à interpréter. Nous ne donnons certainement pas le coco pour un de ces mets dont on peut abuser sans danger; son amande est quelque peu indigeste, comme toutes les substances huileuses; son lait peut avoir, si l'on a eu soin de l'aiguiser d'eau-de-vie, tous les inconvénients des boissons froides dans les pays chauds, mais c'est en réalité tout ce qu'on en peut dire' de pis

 Autrefois il était d'usage à l'ile de France et à l'ile Bourbon, et cette coutume
s'est conservée dans beaucoup de familles créoles, de planter un cocotier le jour de la naissance d'un enfant; cet arbre était entouré de soins particuliers et devenait dès lors l'objet de la sollicitude et de toute l'attention des parents qui le voyaient successivement produire ses feuilles, ses fleurs et ses fruits, en même temps que l'enfant grandissait et parcourait, sous leurs yeux ravis, les plus aimables phases de son développement physique, intellectuel et moral. Les cocotiers plantés dans ces circonstances et arrivés à un certain âge recevaient de la piété filiale le nom vénérable et poétique d'ancêtres. Il existe à Saint-Denis et dans différents quartiers de l'île plusieurs de ces vieux cocotiers; la tradition a même conservé le nom des personnes à l'occasion de la naissance desquelles ces arbres ont été plantés.

©R. Bourdeix, 2021, section DPP-Réunion.